fredag den 14. maj 2010

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Thoughts in tranquility

Eyes turned to the window,
A pale mist passes in its glance.
Everything is on its place… Everything is clear.
A white sheet covers the table. It is late.
The red piano for a long time kept silent.
Even the fish in its jar,
Swimming so little, as we consider it suspended
In a dark water, and black, and dirty.
In her long dress of mourning,
She waits patiently,
The head tilted far from the threshold,
Between a pair of white curtains,
That returns to her, her love.
That returns to her the happiness.
The one that she left one day
Escape unfortunately …


Pensées sereines

Les yeux tournés vers la fenêtre,
Une brume pâle passe dans son regard.
Tout est à sa place… Tout est net.
Un drap blanc couvre la table. Il est tard.
Le piano rouge depuis longtemps s’est tu.
Même le poisson dans son bocal,
Nage si peu, qu’on le croit suspendu
A une eau sombre, et noire, et sale.
Dans sa robe longue de deuil,
Elle attend patiemment,
La tête penchée loin du seuil,
Entre une paire de rideaux blancs,
Que lui revienne son amour.
Que lui revienne le bonheur.
Celui qu’elle a laissé un jour
S’échapper par malheur…

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Un mot

Je la regarde : l’encre sombre ruisselle, tombe,
Puis farde l’éclat mordoré d’une feuille de papier.
Elle rappelle la pâleur des lignes grises
Que dessinent les ombres sous un soleil ardent.
Elle est comme l’œil du phare
Qui arrache soudain
Un éclat de roche à une mer de plomb.
L’aspect incandescent de la beauté du mot
Illumine un instant les couleurs de la vie.
Alors que dans un dernier râle
Les chairs brûlantes s’unissent,
Une peinture, une ligne, un point, une main embrasée,
Renvoient dans le miroir, l’image obscure et lisse
D’une lumière étrange, d’une phrase, d’un verset.

A word

I look at it: the dark ink streams, falls,
Then makes up the bronze brightness of a paper.
It reminds the paleness of the grey lines
That the shadows under a burning sun draw.
It is as the eye of the lighthouse
Which tears away suddenly
A fragment of rock in a lead sea.
The incandescent aspect of the beauty of the word
Illuminate one moment the colors of life.
While in a last groan
Ardent flesh unites,
A painting, a line, a point, a fired hand,
Send back in the mirror, the dark and smooth image
Of a strange light, a sentence, a verse.

lørdag den 1. maj 2010

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Elle

Elle écoute le chant des oiseaux
Dans son nid de verre et d’acier
Loin des bruits de la ville
Le ciel à sa portée.
Elle voyage de temps en temps
Elle mène sa vie en couleur
Entre musique et mélancolie
Elle collectionne les cartes postales
Et les poupées de chiffon
Et quand le sommeil arrive
Elle ferme ses livres
Et puis doucement elle s’endort
Sur les pétales blancs
De ces fleurs qu’elle chérit tant
Jusqu’aux premiers rayons
Qui percent sa fenêtre
Elle dit qu’elle va faire
Le tour de la Terre
Mais les instants fragiles
Les mots inutiles
Elle sait tout cela
Quand elle écoute chanter les oiseaux
Dans son nid de verre et d’acier
Loin des bruits de la ville
Le ciel à sa porte…
Et quand les autres s’emportent
Quand j’arrive à partir
C’est près d’elle que je voudrais dormir
Et c’est vrai que j’ai peur de la faire s’enfuir


She

She listens to the birdsong
In her nest of glass and steel
Far from the rumours of the city
The sky in her reach.
She travels from time to time
She lives her life in color
Between music and melancholy
She collects postcards
And dolls of cloth
And when the sleep arrives
She closes her books
And then slowly she falls asleep
On the white petals
Of these flowers she loves so much
Up to the first beams
Which drill her window
She says that she is going to make
The tour around the Earth
But the fragile moments
The useless words
She knows all this
When she listens to singing birds
In her nest of glass and steel
Far from the rumours of the city
The sky in hers door …
And when the others become enraged
When I manage to leave
It is near her that I would like to sleep
And it is true that I am afraid of making her run away.